30 avril 1988. Dublin, Irlande. La jeune Céline Dion, vedette de son Québec natal, monte sur la scène de la 33ème édition du Concours Eurovision de la Chanson.
«Ne partez pas sans moi» , nous chante-t-elle. Depuis, c’est nous qui la suivons.
Le 33ème Concours Eurovision de la Chanson
L’édition 1988 de l’Eurovision fut exceptionnelle en de nombreux points. Outre la victoire d’une chanteuse devenue mondialement célèbre (ce qui reste assez rare, avouons-le), l’édition marque un tournant dans le monde de l’Eurovision.
Une édition de l’Eurovision pas comme les autres
21 candidats participent. Chypre est disqualifiée en cours de route.
L’Irlande, gagnante de l’édition 1987, accueille le Concours alors que Dublin fête les 1000 ans de sa fondation.
Ce qui rend l’ESC 1988 si particulière, c’est sa modernité. Pour la première fois, le tableau des notes est numérique. L’utilisation de néons et de lumières futuristes, l’omniprésence des écrans… Aucun doute, nous sommes entrés dans une nouvelle ère !
La scène de l’Eurovision 1988Le système de vote n’est pas modifié de manière significative. Il n’y a à l’époque pas de vote de téléspectateurs. Autre point qui sera amené à être modifié par la suite : les candidats doivent chanter dans l’une des langues officielles du pays qu’ils représentent.
Le Français à l’honneur
Il est assez difficile à imaginer aujourd’hui que cela soit possible, mais ce ne sont pas moins de 4 chansons en français qui concourent à l’Eurovision 88 !
Et que dire des artistes qui ont choisi cette année là de chanter dans la langue de Molière ? Si Céline Dion chante « Ne partez pas sans moi » pour la Suisse, Lara Fabian représente le Luxembourg avec « Croire ». Pour la France, Gérard Lenorman chante « Chanteur de Charme ». Trois monstres de la chanson française pour nous faire honneur.
Reynaert n’aura pas traversé le temps avec tant de succès. Et pour cause, il termine avant-dernier de la 33ème édition avec la chanson « Laissez briller le soleil ».
Avec la victoire de Céline Dion, 1988 est la dernière année qui voit la langue française couronnée.
L’histoire folle de la candidate israélienne
Yardena Arazi représente Israël à l’Eurovision 1976. Arrivée 6ème avec son groupe, il y a fort à parier que la chanteuse ait mal vécu cet échec.
12 ans plus tard, elle est sélectionnée pour représenter de nouveau son pays. Une mission qu’elle n’accepte qu’à une condition : être certaine de gagner !
Lorsque l’organisation lui annonce qu’elle se présentera en 9ème position, elle court chez une voyante. La cartomancienne est formelle : c’est la chanson qui passera en 9ème position qui remportera le concours !
Preuve de plus que les voyants sont des escrocs ? Attendez un peu de connaître la suite de l’histoire...
Souvenez-vous, Chypre est disqualifié en cours de route. Les ordres de passage sont donc légèrement modifiés. Yardena Arazi ne passera finalement pas en 9ème position, mais 8ème.
Juste après l’israélienne, monte sur scène en 9ème place… la candidate Suisse, Céline Dion, qui remportera effectivement le concours !
Un suspense insoutenable
Ce qui marque particulièrement l’édition 1988 de l’Eurovision, c’est son dénouement hors du commun.
Scott Fitzegarld à l’Eurovision 1988Le candidat britannique, Scott Fizgerald, mène de peu le classement à l’approche des derniers votes avec « Go ». Alors que le jury portugais accorde ses 12 points à la Suisse, seuls 5 points désormais le Royaume-Uni et la Suisse. Un seul pays doit encore accorder ses points : la Yougoslavie.
1 point, 2 points, 3 points… C’est à l’annonce des 6 points que toute l’audience se fige ! « 6 points go to… Switzerland ! ». Céline Dion prend la première place. 4 pays sont encore à annoncer. Qu’importe sa place, si le Royaume-Uni y figure, Céline Dion prendra la 2ème place du classement.
7 points vont aux Pays-Bas. 8 points vont à l’Allemagne. 10 points vont à la Norvège. Vous l’avez compris : tout se jouera sur les tous derniers points de la soirée. Les 12 points yougoslaves décideront du grand gagnant.
« And finally, France... » - un immense hurlement général couvre la fin de la phrase, mais tout le monde le sait. C’est Céline Dion qui remporte l’Eurovision, avec un tout petit point d’avance.
Histoire(s) d’amour
Pour notre Céline adorée commence une vie emplie d’amour.
En premier lieu, l’amour du public. Au lendemain du Concours, elle est devenue la coqueluche du monde francophone. La France, tout particulièrement, l’érige au rend de star. Son Québec natal, qui l’aimait déjà tant, lui réserve un accueil royal à son retour au pays.
Mais la plus belle histoire d’amour de Céline Dion, quoi qu’elle en dise, est bien entendu celle avec celui qui deviendra son époux – René Angelil. Tapi dans l’ombre, il observe et encourage Céline à monter sur scène pour récupérer son prix et chanter de nouveau sa chanson après la victoire.
Céline fête sa victoire avec les créateurs de la chanson et René AngelilL’histoire dit que c’est ce soir-là qu’ils échangèrent leur premier baiser...
Une chose est certaine, même après toutes ces années… Céline, on t’aime !