Face à des critiques grandissantes concernant la transparence et l’équité du télévote, l'UER (Union européenne de radio-télévision) a validé, fin novembre 2025, une série de réformes majeures pour l'édition 2026 de l'Eurovision. L’objectif affiché : renforcer la confiance du public, garantir un vote plus équilibré et lutter contre les velléités d’influence extérieure.
Retour du jury en demi-finales
Voici les changements majeurs annoncés :
- pour la première fois depuis 2022, des jurys professionnels seront à nouveau actifs durant les demi-finales,
- le vote sera donc à 50 % jury et à 50 % télévote, comme lors de la finale,
- chaque pays disposera désormais de 7 jurés au lieu de 5,
- la composition des jurés sera plus variée : journalistes et critiques musicaux, professeurs de musique, professionnels de la scène (chorégraphes, metteurs en scène), ou encore des figures de l’industrie musicale,
- au moins deux jurés par pays devront avoir entre 18 et 25 ans, afin de mieux représenter les jeunes publics,
- chaque juré signera une déclaration d’impartialité, s’engageant à voter de façon indépendante et à éviter toute communication publique (notamment sur les réseaux sociaux) avant la fin du concours.
Selon l'UER, ce retour des jurys vise à valoriser la qualité artistique et l’expertise musicale, et à équilibrer la tendance qu’on a pu voir ces dernières années à favoriser les entrées "gags" peu solides artistiquement.
Réduction du nombre de votes autorisés par téléspectateur
Pour 2026, le nombre maximal de votes par mode de paiement (en ligne, SMS, appel téléphonique) passe de 20 à 10.
L’objectif : limiter une vague de votes massifs d’un petit groupe de fans et encourager les spectateurs à répartir leurs votes sur plusieurs chansons plutôt que de concentrer tout sur un seul favori.
Cette modification répond directement aux accusations de votes abusifs de la communauté juive internationale pour la candidate israélienne en 2025.
Encadrement plus strict des campagnes promotionnelles
L'organisation durcit le code de conduite : les diffuseurs et les artistes ne peuvent plus participer activement, ou faciliter, des campagnes promotionnelles menées par des tiers externes, notamment des gouvernements ou agences publiques. Les campagnes disproportionnées susceptibles d’influencer le vote, en particulier celles soutenues par des entités gouvernementales, sont désormais interdites avec des sanctions possibles en cas de manquement.
Cela vise particulièrement les scénarios dénoncés en 2025, où certains pays auraient bénéficié d’un soutien institutionnel trop visible dans la promotion de leurs candidats. Ce genre de dynamique est jugée contraire à l’esprit du concours.
Renforcement des dispositifs anti-fraude
L'UER, en partenariat avec un prestataire extérieur, Once, va mettre en place des garde-fous techniques renforcés, capables de détecter et bloquer des schémas de votes coordonnés ou frauduleux.
Un suivi plus strict des schémas de vote jugés suspects sera assuré. L’objectif est de garantir que chaque vote public compte réellement, et qu’aucune manipulation massive ne puisse biaiser les résultats.
Cela suffira-t-il à calmer les polémiques et à garantir une édition 2026 sans évènement fâcheux autour des votes ? On en doute, mais c'est un très bon début.
