Le 4 décembre 2025 restera comme l’un des tournants les plus graves de l’histoire de l’Eurovision. À l’issue d’une assemblée générale cruciale, l’Union européenne de radio-télévision (UER/EBU) a confirmé le maintien de la participation d’Israël au concours 2026. Dans les minutes qui ont suivi l’annonce, un séisme sans précédent a secoué le concours : la Slovénie, l’Irlande, les Pays-Bas et l’Espagne ont tous annoncé leur retrait pur et simple.
Ces décisions marquent le point culminant d’un an et demi de tensions, de pressions politiques et de débats internes, amorcés depuis l’édition 2024 et accentués en 2025 par l’intensification de la guerre à Gaza.
Un débat ancien, devenu ingérable en 2025
La participation d’Israël fait polémique depuis longtemps, mais le contexte géopolitique de 2024-2025 a mis le système sous une pression inédite. Dès l’hiver 2024, plusieurs diffuseurs avaient appelé à ouvrir la discussion sur l’éligibilité de KAN (le diffuseur israélien), en estimant que les règles de l’UER ne pouvaient pas ignorer le contexte international.
Au fil de 2025, ces appels se sont multipliés. VRT (Belgique), RTÉ (Irlande), RTVE (Espagne), RTVSLO (Slovénie), AVROTROS (Pays-Bas), RÚV (Islande) ont publiquement demandé une discussion. RTVSLO est allé jusqu’à appeler explicitement à l’exclusion d’Israël. Plusieurs diffuseurs, dont Yle (Finlande) et RTBF (Belgique francophone), ont annoncé retarder leur décision de participation en attendant une prise de position claire de l’UER.
L’UER, prise entre deux camps opposés, a finalement convoqué une session extraordinaire en novembre 2025, qui devait inclure un vote formel sur une éventuelle exclusion. Cette session a finalement été annulée après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu et du plan de paix du 10 octobre 2025. La question fut repoussée à l’assemblée générale de décembre.
Assemblée générale du 4 décembre 2025 : un vote très attendu
L’UER a commencé par exposer les conclusions d’une enquête interne sur les accusations d’ingérence ou d’influence dans les votes liés à Israël en 2024 et 2025. Le rapport ne relevait pas d’infraction formelle, mais pointait un manque de transparence.
Plutôt qu’un vote direct sur l’exclusion d’Israël, la direction de l’UER a proposé :
- une réforme des règles de vote du jury,
- de nouvelles clauses d’intégrité,
- un renforcement des audits régionaux,
- un mécanisme de contrôle interne indépendant.
Vous pouvez retrouver la totalité des modifications annoncées au règlement dans notre article Les règles changent pour l'Eurovision 2026.
Vote secret ou décision autoritaire ?
Pour le moment, les sources se contredisent. Il semblerait que le diffuseur espagnol ait demandé un vote sur l'exclusion d'Israël, une demande approuvée par une majorité des acteurs présents à la réunion. Pourtant, il semblerait que le vote n'ait pas eu lieu et que la confirmation de la participation d'Israël ait été décidée unilatéralement par l'UER.
Des retraits en cascade
Dès l'issue de la réunion, RTVE (Espagne), AVROTROS/NPO (Pays-Bas), RTÉ (Irlande) et RTVSLO (Slovénie) ont publié des communiqués (ou des annonces publiques) confirmant qu’ils se retireraient du concours 2026 suite à la décision de l’UER. Une véritable onde de choc dans le monde de l'Eurovision, qui pourrait être suivie par d'autres délégations.
