Internautes VS Bookmakers - Bâle 2025

Chaque année, le même rituel : on scrute les cotes des bookmakers comme s’il s’agissait d’un oracle mystique, pendant que les fans, eux, cliquent frénétiquement sur des plateformes de votes pour distribuer des étoiles — ou des baffes — aux chansons. Résultat ? Deux classements, deux visions… et parfois un grand écart digne d’un show acrobatique moldave.

Retrouvez notre classement des bookmakers pour Eurovision 2025 mis à jour régulièrement.

Le Big Five, entre passe-droit et malentendus

C’est presque une tradition : le Big Five (et le pays hôte, cette année la Suisse) se retrouve propulsé en première partie de tableau des bookmakers, alors que les notes des internautes font grise mine.

  • France : +8 places chez les bookies. Louane bénéficie sans doute de son statut direct en finale, et d’un certain "glamour vocal" qui séduit les pros.
  • Royaume-Uni : +16, ce qui nous laisse perplexes. L'Europe en a-t-elle ENCORE après les British ?
  • Italie : +12, comme souvent, les jurys sont conquis d’avance. Le public, lui, est moins convaincu.
  • Espagne : -14. On ne sait pas ce que les bookmakers ont contre Melody, mais ce n’est clairement pas partagé par les internautes.
  • Allemagne : -12. L’électro-berlinois séduit les fans mais risque de laisser les jurés sur le carreau.
  • Suisse (pays hôte) : -9. Sans doute un choix de qualité "jury-compatible", mais pas assez de BPM pour électriser le télévote.

L’Estonie, ou comment s’attirer les foudres de tout un pays

L’écart le plus vertigineux ? Estonie : +23 positions chez les bookmakers par rapport aux notes des internautes. Un tel delta, ça méritait enquête. Verdict probable : la chanson a beau faire parler d’elle, certains votes en ligne ont visiblement été... un brin piqués. L’Italie n’a pas apprécié la caricature très appuyée de Tommy Cash : on soupçonne un vote de répression organisé sur les plateformes. Ah, la géopolitique émotionnelle...

Les écarts qui font froncer les sourcils

  • Israël : +18. Aucun mystère, contexte géopolitique oblige. Les réseaux reflètent une volonté de disqualifier Israël alors que le jury et les votants du jour J pourraient soutenir davantage Yuval Raphaël.
  • Belgique & Royaume-Uni : +16 chacun. Les bookmakers y croient fort. Les fans, eux, un peu moins.
  • Norvège : -17. Cartonne chez les internautes, mais attention au couperet des jurys classiques qui aiment un peu plus de tissu et un peu moins de chevauchement de micro.
  • Pologne & Luxembourg : -15. La première a les fans, pas forcément les votants ; la seconde... aurait dû soigner sa justesse vocale en live.
  • Lettonie : -15. Une chanson douce, peut-être trop ? Ou pas assez virale sur TikTok.
  • Ukraine +13, Italie +12, Irlande +14 : des titres calibrés pour séduire les pros, mais pas encore les foules.
  • Grèce, Danemark, Espagne, Monténégro : -12 à -14, des ovnis musicaux qui divisent, ou peinent à convaincre en dehors de leur fanbase nationale.
  • Allemagne, encore elle, fidèle à sa double personnalité.
  • Et puis il y a ceux qui mettent tout le monde d’accord

    Trois pays où tout le monde est bizarrement d’accord :

    • Malte : 12e chez tout le monde, elle fait consensus malheureusement.
    • Australie : 20e, merci pour la participation. Classement incompréhensible selon nous et on mise sur une belle surprise.
    • Portugal : 30e, dans la catégorie "charmant mais oubliable".
    • Croatie : 35e, oups.

    Morale de l’histoire : ce n’est pas I'Internet qui vote

    Sur les réseaux, certaines prestations affolent les compteurs. Mais curieusement, elles ne récoltent pas toujours de bonnes notes. Pourquoi ? Parce que le public Eurovision est multiple.

    Le public des réseaux est jeune et accro aux prestations qui font le buzz. Le public du grand soir, lui, est souvent plus sage, plus proche du goût du jury, parfois plus sensible à la voix qu’au LOL.

    Et n’oublions pas une règle essentielle : tout ce qui fait énormément parler… fait aussi énormément râler. Si une prestation plaît à 10 000 personnes, elle en hérisse 10 000 autres. Résultat : les moyennes chutent, et les cœurs s’échauffent.

    Terminons sur un point clé : à l'Eurovision, on finit par voter POUR ce que l'on aime, pas CONTRE ce que l'on aime pas. Contrairement à l'attribution d'une note sur 5, les résultats ne pourront refléter que les avis positifs. C'est celui qui aura le plus séduit qui gagnera, qu'importe le nombre de ceux qui le détestent...